jeudi 31 mars 2011

Les réserves civiles et militaires et l'intervention lors des Crises nationales

« Des sénateurs s'inquiètent des carences dans la réactivité des forces de réserve civile et militaire. Dans un rapport rédigé après plus de six mois d'audition et d'enquête, les sénateurs Joëlle Garriaud-Maylam (UMP) et Michel Boutant (PS) ont conclu que l'organisation actuelle des réserves militaires et civiles ne leur permettait pas d'être pleinement opérationnelles en cas de crise majeure. Ils ont donc élaboré une proposition de loi conjointe qui prévoit des mesures pour préparer la France "à faire face à des crises de toute nature, d'ordre militaire, sécuritaire ou sanitaire, des crises liées à des catastrophes naturelles ou technologiques. Voire les deux, comme c'est le cas actuellement au Japon". Le Sénat devrait voter ce texte, mercredi 30 mars.

"Le pire n'est jamais sûr mais il est du devoir des pouvoirs publics de se préparer au pire" a prévenu M. Boutant. Le texte crée un dispositif de mobilisation des réserves appelé "réserve de sécurité nationale" en cas de crise majeure "dont l'ampleur met en péril la continuité des services de l'Etat, la sécurité de la population ou la capacité de survie de la nation".

C'est le premier ministre qui par décret recourt à la réserve. Les réservistes sont alors dans l'obligation de rejoindre leur affectation sous peine d'amende. Les réservistes employés dans une entreprise d'importance vitale pour le fonctionnement du pays peuvent déroger à cette obligation. Ces réservistes seront protégés juridiquement ne pouvant par exemple être licenciés pour absence.

La France possède plusieurs types de réserves : la "réserve militaire" (plus de 60 000 hommes, ex-militaires ou gendarmes, volontaires civils), la "réserve de la police nationale" (plus de 4 000 hommes, ex-policiers et volontaires civils), la "réserve sanitaire", encore embryonnaire, composée de professionnels de santé retraités et d'étudiants, la "réserve pénitentiaire" en cours de formation, des "réserves communales de sécurité civile" (2 100 bénévoles non rémunérés) créées par des conseils municipaux.

Actuellement seule la mobilisation générale autorise la convocation des réservistes. Rien n'est prévu en cas d'état d'urgence ou de siège. Par ailleurs l'organisation actuelle ne permet pas une mobilisation rapide des réservistes. Ainsi dans les armées, le réserviste doit prévenir son employeur de son absence avec un préavis d'un mois pour les militaires et deux mois pour la police. Le texte ne touche toutefois pas à la gestion ordinaire des réserves mais s'attache uniquement à créer un régime spécifique en cas de crise majeure. »

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/03/30/le-senat-veut-rendre-les-reservistes-operationnels-en-cas-de-crise-majeure_1500952_3224.html#xtor=RSS-3208

Le rapport est ici : http://www.senat.fr/rap/r10-174/r10-174.html

mercredi 23 mars 2011

Lettre de l’ASAF 11/03

Lettre de l’ASAF 11/03


« Ne pas subir »
(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)



L’armée et la politique de la France



Au moment où la France engage son armée en Libye, nos pensées vont vers tous les militaires qui à l’étranger servent avec courage, compétence et détermination les intérêts supérieurs de la Nation. Ils sont aujourd’hui, plus que jamais, l’honneur de la France.

En voyant aujourd’hui les avions français en mission au dessus de Benghazi, comme le sont depuis des années nos soldats, marins et aviateurs en opération en Afghanistan, dans l’Océan indien, au Liban et en Afrique, on ne peut s’empêcher de rappeler les nombreuses coupes effectuées dans les budgets de la Défense depuis trois décennies. Elles ont privé nos armées de capacités qui font défaut aujourd’hui et elles ont considérablement amoindri notre potentiel de combat. Le payerons-nous au prix du sang ?

Aujourd’hui n’y a-t-il pas comme une incohérence dans une relance de la diplomatie française en s’appuyant sur des atouts militaires que les responsables politiques ont contribué à rétrécir dangereusement ? Car, ne nous y trompons pas, si le conflit durait nous aurions bien du mal à soutenir ce rythme.

C’est dans ces circonstances où la France joue sa crédibilité sur la scène internationale que nous mesurons les conséquences de décisions à courte vue, notamment celle qui a conduit la réduction de moitié du budget de la Défense au nom des dividendes de la paix. De quel poids peut peser une Nation comme la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, si elle ne possède pas un ensemble cohérent et puissant de capacités militaires ?

On comprend bien pourtant que les opérations en cours exigent des équipements militaires extrêmement complexes à mettre en œuvre : moyens de renseignement, systèmes d’armes, réseaux de commandement et de transmission, dispositif logistique en particulier. Or la mise en condition des forces armées pour de tels engagements nécessite des crédits pour développer et acquérir en nombre suffisant des matériels performants, mais également du temps et beaucoup d’entraînement pour remplir avec succès la mission dans des zones souvent inconnues et des conditions toujours difficiles.

N’en déplaise aux technocrates irresponsables, l’armée n’est pas une « vaste entreprise » et son organisation comme son fonctionnement n’ont rien à voir avec ceux des groupes industriels ou commerciaux. Sa finalité n’est pas la leur ; elle doit être capable d’agir sur court préavis, n’importe où dans le monde avec ses propres moyens pour mener des actions de guerre. On est bien loin des problèmes à résoudre par les multinationales…

La France, malgré les contraintes financières du moment, doit redresser d’urgence la courbe de l’évolution de son budget militaire et réinvestir dans sa Défense pour retrouver des capacités opérationnelles cohérentes avec la politique qu’elle conduit et ses ambitions légitimes.
A l’aune de la multiplicité des menaces et de leur diversité croissante, c’est un impératif absolu.

Notre nouveau Ministre saura-t-il abandonner cette réforme dévastatrice dite « des bases de défense » qui vise avant tout à rogner des effectifs en s’inspirant des méthodes de management des grands entreprises dont les contraintes n’ont rien à voir avec celles d’une armée en opération ?

Il serait désastreux pour la France que sa stratégie militaire et les moyens militaires dont elle dispose ne soient plus en mesure d’appuyer sa politique étrangère, comme ce fut dramatiquement le cas en 1939. Il y a en effet un paradoxe grave à diminuer drastiquement les effectifs des armées (plus de 50 000 hommes soit 15% du total, mais 25% dans l’armée de l’air) au moment où la France cherche à être présente diplomatiquement, donc militairement, dans toutes les zones de crises.
Dans un tout autre registre, le Japon fournit un bel exemple de ce à quoi peuvent aussi servir les armées dans une catastrophe qui est, à cet égard, une véritable surprise stratégique. Dans l’urgence et le chaos, les forces d’auto-défense ont assuré le déploiement rapide de moyens de détection, de secours, de recherche, de transport en complément des moyens civils existants.

L’armée, grâce à sa disponibilité permanente, à la diversité et à la puissance de ses équipements, à son aptitude à agir en toute autonomie et à son expérience très riche de nombreux types de crises, doit demeurer au cœur des préoccupations de la Nation.



Association de Soutien à l’Armée Française (ASAF) : 18 rue de Vézelay - 75008 Paris Contact : secretariat@asafrance.fr
Site :www.asafrance.fr

jeudi 10 mars 2011

Internet, cables sous-marins et défense.

La plupart des gens pensent que les télécommunications intercontinentales passent par des satellites. La réalité est autre, le gros du trafic est acheminé par câbles sous-marin pour quatre raisons :



1. Les ressources radio pour la transmission par satellite sont limitées et ne suffisent pas à acheminer l’ensemble du trafic.

2. Le délai de transmission est bien plus rapide par câble sous-marins (la fibre optique permet des temps de latence de l’ordre d’une centaine de milliseconde alors que le temps de latence, via un satellite géostationnaire est de l’ordre de plusieurs centaines de millisecondes…).

3. la transmission par satellite, qui nécessite des antennes et des paraboles, est particulièrement sensible aux perturbations atmosphériques majeures et en particulier aux orages et aux cyclones. Le câble, totalement insensible aux perturbations électromagnétiques et protégé dans les fonds sous-marins, permet d'assurer la permanence et la qualité des transmissions, notamment internationales, dans ces périodes difficiles où les communications sont cruciales.

4. Le coût d’acheminement est bien moins élevé d’autant que la durée de vie d’un câble sous-marin est de 25 ans contre 15 ans pour un satellite.



La carte interactive, dont le lien est donné ci-dessous, permet de se rendre compte de la réalité « physique » du réseau… Zoomez sur Marseille et vous constaterez que 8 câbles, dont EIG (European India Gateway), atterrissent dans cette ville… Prenez une vue globale et vous serez frappé par le fait que le réseau de câble passe par les détroits, les canaux…La cyber-guerre rejoint la « vraie vie » !



http://www.cablemap.info/